Retour sur l’échange « Femmes et agroécologie » au Brésil

Nous revenons aujourd’hui sur l’échange « Femmes et agroécologie », un projet phare du RIAA qui a marqué le début de l’année 2025. Organisé du 7 au 26 janvier 2025 par le Réseau Bretagne Solidaire, l'association AMAR, et le Mouvement des Sans Terre (MST), ce projet a permis à 13 femmes paysannes françaises, impliquées dans diverses productions biologiques (pain, fromage, maraîchage, élevage, miel), de participer à un voyage d'étude dans l’État du Pernambouc, au Brésil.

L'objectif de ce voyage était de questionner et de comprendre la place des femmes brésiliennes dans l'agroécologie, et plus spécifiquement au sein de mouvements sociaux, comme le Mouvement des Sans Terre et les Quilombos, où elles jouent un rôle central. Ces paysannes françaises, installées seules, associées avec leur conjoint ou en collectif, ont pu observer comment leurs homologues brésiliennes, souvent confrontées à des défis similaires en matière d’accès à la terre, aux ressources et à la reconnaissance de leurs droits, ont su s'organiser, se renforcer collectivement et revendiquer une place déterminante dans la transformation de l'agriculture et de la société. 

Ce voyage a offert aux participantes une immersion au sein du Mouvement des Sans Terre, l'un des plus grands mouvements sociaux d'Amérique Latine, qui œuvre depuis plus de 40 ans pour une réforme agraire populaire et promeut un modèle agricole fondé sur l'autonomie, la justice sociale et la solidarité. Elles ont ainsi découvert une approche de l'agriculture intégrant l'agroécologie tout en accordant une place essentielle à l'émancipation des femmes, tant dans le travail de la terre que dans les instances décisionnelles. La formation théorique au Centre de formation Paulo Freire, les visites de terrain dans les acampamentos et les assentamentos, l’immersion de quelques jours dans les familles et les temps d'échanges en non-mixité avec les militantes brésiliennes ont permis d'explorer les réalités et les obstacles communs aux femmes engagées dans les luttes paysannes. 

Ces moments de partage ont nourri une réflexion sur la place des femmes dans l'agriculture en France et sur les outils à mettre en place pour renforcer leur accès à la terre, leur participation aux instances décisionnelles et leur reconnaissance en tant qu'actrices à part entière du monde rural. Inspirées par l'approche du Mouvement des Sans Terre, les participantes ont renforcé leur conviction quant à l'importance de

la formation politique, de l’approche intersectionnelle et de l'éducation populaire pour construire des dynamiques collectives, inclusives et solidaires, capables de transformer durablement le paysage agricole français.